jeudi 6 juin 2013

Sucre, la rencontre.



Plus les jours s’écoulent ici, et plus mon attachement à cette ville, ces gens, cette culture, cette vie croît. Je fais des rencontres plus étonnantes les unes que les autres. A l’image de l’araignée, je construis petit à petit ma toile en essayant de fixer solidement chaque fil à un support.

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Si j’ai choisi l’image de l’araignée inconsciemment, c’est probablement lié à mon attachement pour la nature et le monde du vivant. J’ai pu voir des choses assez désolantes ici à Sucre, que ce soit dans le centre de la ville, ou même aux abords du monde rural. Les chiens sont ici dans la plupart des cas livrés à eux-mêmes, sans maître, ni même de quoi manger ou boire, ils ratissent les quartiers populaires de la ville afin de trouver de quoi survivre. J’ai pris pour habitude de prendre une gourde sur moi pour pouvoir donner à boire à ces quelques animaux qui font peine à voir. Encore plus étonnant, on rencontre des cochons se promener dans les ruelles à certains endroits … la campagne dans la ville en quelques sortes. Pourquoi en quelques sortes ? La réalité est tout autre dans les champs, les ruraux ne parlent quasiment que le Queshuan et la misère est indicible. Il est difficile pour eux de communiquer avec les citadins bien que certains parlent cette langue. C’est un aspect de la vie ici que j’aborderai au travers de quelques photographies * plus tard dans mon périple, bien plus évocatrices que ma « plume ». Celle des oiseaux ici est assez connue des villes habituelles, des pigeons, des pigeons et puis … rien d’autres. J’espère avoir l’occasion de croiser plus tard le chemin du majestueux condor dans les Sierras.

Voilà un peu plus de deux semaines que je suis arrivé en Bolivie, et mon adaptation à cette nouvelle culture fut rapide. J’ai envie désormais d’aller encore plus vers l’inconnu, à la rencontre de nouvelles terres, de découvrir des choses jusque-là encore jamais vues, ni même imaginées.

* J’attends avec impatience l’arrivée de mon appareil photo qui est encore retenu à la douane bolivienne. De nombreuses personnes voient leur bien détourné par les services de douanes car ils abandonnent les démarches administratives, bien trop longues. Ce que j’ai retenu de tout ça, c’est qu’il faut les harceler, jours et nuits pour ne pas tomber dans l’oubli. A l’heure où j'écris cet article, la douane est en train d’ouvrir le colis pour déterminer le modèle de l’appareil, le numéro de série, et calculer ainsi ce qu’ils appellent l’impuesto, la taxe que je vais payer pour pouvoir importer l’appareil photo. J’espère avoir répondu à certaines interrogations quant à l’absence de photographies.
 
Je peignais au début la peine que j’éprouvais envers les animaux maltraités ici. Cependant, ce n’est pas partout le cas, et j’ai la chance de vivre dans une maison familiale avec en centre-ville, la présence d’un jardin et d’animaux. J’ai d’ailleurs fait une rencontre assez sympathique … de quoi donner du baume au cœur.

En attendant de découvrir le pays …


3 commentaires:

  1. belle plume Adrien tu nous communiques avec justesse ton ressenti!! bravo....
    Thierry

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  2. Une échelle et un chat, tiens, tiens, tiens...
    Continue à nous faire voyager: tes descriptions sont très vivantes.
    Joëlle

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    1. Vous aussi cela vous rappelle un endroit qui vous est familier ?!

      Merci à vous

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